Le vide urbain et la mémoire individuelle : A la recherche du Paradis perdu

Document Type : Original Article

Author

Université du Caire

Abstract

Une des conditions sin qua non de l’existence de la ville est le facteur de « stabilité » : pour les habitants, les bâtiments constituent des références stables qui persistent à la fuite du temps. Dans le corpus étudié dans cet article, les villes industrielles qui tombent en faillite passent par trois périodes essentielles : passé glorieux, présent périssable caractérisé par le vide et les ruines et avenir incertain. Ces changements cruciaux sur une échelle temporelle courte produisent donc une déformation du tissu urbain et provoquent ainsi un sentiment de perte et de confusion pour les personnages se retrouvant dans des villes qui se morcèlent. Face à l’instabilité et l’incertitude, suspendre le temps par le retour au passé, s’avère donc une nécessité pour résister à la fragilité menaçante des ruines. Le but de cet article est de voir comment la mémoire individuelle des personnages, qui racontent leurs souvenirs pour créer un récit du « bon vieux temps » et la filiation des générations pour former un leg ou un « mythe familiale », permet de raviver et de reconstruire la ville sous une autre perspective de l’histoire du lieu. A titre d’exemple, la maison familiale représente un monde stable, protégé et conserve entre ses murs les souvenirs des habitants et de la ville. Dans ce rapport homme/pierre se tisse, d’une part, une relation sentimentale puisque la maison familiale témoigne des moments intimes et chaleureux. D’autre part, elle conserve l’identité des personnages et noue un rapport de liaison réciproque entre mémoire individuelle et mémoire collective : l’effondrement du monde collectif a des répercussions sur le monde individuel.

Keywords