:Le traducteur comme médiateur interculturel L’exemple du Pain nu de Mohamed Choukri

نوع المستند : المقالة الأصلية

المؤلف

Université du Caire

المستخلص

Quel est le rôle du traducteur dans la production d’un texte traduit ? Quelles sont ses marges de liberté face au texte-source ? Quelle est la relation entre l’auteur et le traducteur ? Ce dernier est-il co-auteur ? Dans le présent article, nous nous proposons d’étudier le rôle du traducteur à travers l’exemple du Pain nu de l’écrivain marocain Mohamed Choukri, traduit par le grand écrivain Tahar Ben Jelloun.
     Nous examinons à fond les stratégies de  traduction auxquelles le traducteur a eu recours comme l’omission, les notes interprétatives et la substitution. Les procédés de traduction sont classés en catégories. En ce qui concerne l’omission, il s’agit d’omission des phrases obscènes, d’omission des phrases descriptives, d’omission des phrases explicatives et d’omission des phrases informatives. Quant aux notes interprétatives, nous distinguons deux catégories : notes du traducteur et notes de l’auteur. 
     L’analyse des stratégies de traduction révèle les marges de liberté du traducteur dans l’opération traduisante. L’accent est d’ailleurs mis sur l’impact des procédés de traduction sur le texte-cible dans la mesure où ils orientent le lecteur.

نقاط رئيسية

          Nous avons examiné, dans cette étude, les stratégies de traduction auxquelles le traducteur a eu recours : l’omission, les notes interprétatives et la substitution. Nous avons divisé chacune des stratégies en catégories. Pour l’omission, nous avons distingué quatre types : omission des phrases obscènes ; omission des phrases descriptives ; omission des phrases explicatives ; et omission des phrases informatives.

     D’après l’analyse que nous avons faite, il s’est avéré que l’omission des passages en relation avec la culture arabo-musulmane du texte le « trahit » dans la mesure où elle efface son identité.

     Autre procédé de traduction d’une importance considérable, c’est le recours aux notes interprétatives divisées en deux catégories : notes du traducteur et notes de l’auteur.

     Nous avons vu comment les notes interprétatives essaient parfois de garder la spécificité du texte-source ; et dans d’autres cas, elles omettent des éléments du texte ou bien en ajoutent d’autres. Par ailleurs, la différence entre la traduction des notes de l’auteur et des notes du traducteur ajoutées dans le texte-cible a été analysée. Nous pouvons considérer que les notes du traducteur constituent un texte parallèle à celui de l’auteur, ce qui soulève la question autour du statut du traducteur qui devient ainsi un co-auteur.

     Sans oublier, bien évidemment, la substitution : procédé dont l’importance réside dans sa relation étroite aux transferts culturels et au jeu implicite / explicite dans le texte-source.

     En réponse aux questions, posées au début du présent article, autour de la possibilité d’éviter des procédés telles que l’omission et l’explicitation qui risquent d’influencer l’esthétique, et par conséquent, la réception du texte, il est fort nécessaire de comprendre qu’un texte traduit n’est jamais la version exacte du texte-source dans une autre langue. Par contre, c’est une autre production littéraire, même si elle est sous le nom du même auteur, mais en fin de compte, c’est un texte réécrit par une autre personne qui est le traducteur. Même si ce dernier fait de son mieux pour garder les spécificités du texte-source, le processus même de traduction est d’une grande complexité : produire un même texte dans une autre langue implique d’autres obstacles culturelles parce que le destinataire n’est plus le même. La preuve, c’est que Rachid Boujedra, auteur bilingue, lorsqu’il traduit ses propres romans, il est plutôt question d’une réécriture et non pas de traduction.  L’adaptation est, souvent, inévitable en traduction.

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