L’autotraduction, et notamment collaborative, est une pratique atypique en matière de traduction littéraire. Si l’on peut traduire son propre texte d’une manière autonome, pourquoi choisit-on d’effectuer cette tâche avec une tierce personne, un traducteur allographe professionnel qui aurait pu le traduire, normalement, sans la collaboration de l’auteur ? Quelles sont les spécificités de cette pratique qui combine l’écriture littéraire créative de l’écrivain et la transposition fidèle et imitative du traducteur ? En quoi diffère-t-elle de l’autotraduction autonome et de la traduction allographe ? Quel est l’effet de cette pratique sur le texte autotraduit ? Telles sont les questions auxquelles nous tenterons de répondre dans cette étude, qui porte sur le roman de l’écrivain algérien Waciny Laredj intitulé كتابالأمير.مسالك أبواب الحديد et sa version française Le livre de l’émir, traduite par l’auteur en collaboration avec son traducteur français Marcel Bois.